Que vous utilisiez un composteur classique ou un lombricomposteur, l’entretien est
essentiel pour obtenir un compost de qualité.
Voici quelques conseils et bonnes pratiques à adopter !
Composteur classique ou lombricomposteur ?
Le composteur classique
Le compostage classique repose sur la décomposition des matières organiques par des micro-organismes
(bactéries, champignons) et des petits organismes du sol (insectes, vers, cloportes). Il se fait en
extérieur dans un bac ou en tas.
Avantages :
Permet de composter de plus grandes quantités de déchets.
Peut accueillir des matières plus variées (agrûmes, cheveux, litières végétales...).
Convient aux jardins et aux espaces extérieurs.
Produit une grande quantité de compost utilisable pour le jardin.
Inconvénients :
La décomposition est plus longue (6 mois à 1 an).
Nécessite un brassage régulier pour éviter les mauvaises odeurs.
Peut attirer des petits animaux (rongeurs par exemple) si mal entretenu.
Moins adapté aux petits espaces et aux appartements.
Le lombricomposteur
Le lombricompostage repose sur l’action de vers de compost qui se nourrissent des déchets organiques et
les transforment en lombricompost riche en nutriments. Il est souvent utilisé en intérieur ou sur un
balcon.
Avantages :
Processus plus rapide que le compostage classique (3 à 6 mois).
Produit un compost très riche et du "thé de compost", un engrais liquide naturel.
Peu encombrant, il convient aux appartements et aux petits espaces.
Ne dégage pas d’odeur si bien entretenu.
Ne nécessite pas de brassage manuel.
Inconvénients :
Capacité limitée (idéal pour une petite production de déchets organiques).
Sensible aux variations de température (les vers ne supportent pas le gel ni les fortes chaleurs).
Nécessite un suivi régulier pour vérifier l’humidité et l’équilibre des matières.
Ne tolère pas certains aliments (agrumes, ail, oignon, piment…).
Quel système choisir ?
Le choix entre composteur classique et lombricomposteur dépend de vos besoins et de votre espace
disponible :
Un jardin ? Le composteur classique est idéal pour traiter de grandes quantités de déchets et
fertiliser les plantations.
En appartement ou peu d’espace ? Le lombricomposteur est une excellente alternative pour réduire les
déchets et obtenir un engrais naturel pour les plantes d'intérieur.
Préférence pour un compost rapide et très riche ? Le lombricomposteur produit un compost plus
concentré en nutriments.
Beaucoup de déchets et du temps ? Le composteur classique est plus adapté pour traiter un volume
important, même si le processus est plus long.
Quels vers choisir pour son lombricomposteur ?
Contrairement aux idées reçues, tous les vers de terre ne sont pas adaptés au lombricompostage. Les vers
classiques que l’on trouve dans le jardin creusent profondément et ne se nourrissent pas de matières en
décomposition. Pour un lombricomposteur efficace, il faut utiliser des vers spécialisés, capables de
digérer rapidement les déchets organiques.
Trois espèces de vers sont couramment utilisées :
Eisenia fetida (ou ver du fumier)
Le plus utilisé en lombricompostage.
Très efficace et rapide pour décomposer les déchets organiques.
Tolère bien la vie en colonie dans un espace restreint.
Facile à trouver chez les fournisseurs spécialisés.
Eisenia andrei (très proche d’Eisenia fetida)
Aussi efficace que l’Eisenia fetida.
Léger avantage : il se reproduit rapidement et supporte bien les variations de température.
Dendrobaena veneta (ou ver de terreau)
Plus gros et plus robuste que les Eisenia.
Supporte mieux les variations de température.
Décompose bien la matière organique mais travaille plus lentement.
Idéal pour compléter une population d’Eisenia.
Comment choisir ses vers ?
Débutant ? Eisenia fetida ou Eisenia andrei sont parfaits pour démarrer.
Environnement variable (températures changeantes) ? Mélange d'Eisenia fetida et de Dendrobaena
veneta.
Besoin d’un compostage rapide ? Eisenia fetida est le plus efficace.
Conseils d’entretien pour une colonie en bonne santé :
Maintenir une température entre 15 et 25°C pour éviter que les vers ne meurent.
Vérifier l’humidité : Un compost trop sec ralentira leur travail, un compost trop humide peut les
noyer.
Éviter les aliments acides ou toxiques (agrumes, ail, oignon, piment).
Les nourrir progressivement : ajouter des déchets en petits morceaux et progressivement pour éviter
l'excès et la fermentation.
L’aération et le brassage : oxygéner pour une bonne décomposition
L’oxygène est essentiel pour une bonne décomposition des matières organiques. Un compost mal aéré peut
devenir compact et générer de mauvaises odeurs.
Composteur classique :
Retourner le compost toutes les 2 à 3 semaines à l’aide d’une fourche ou d’un aérateur pour
favoriser l’oxygénation et éviter les mauvaises odeurs.
Éviter d’empiler des couches trop épaisses de matières humides (épluchures, tontes de gazon) sans
les mélanger avec des matières sèches, car elles peuvent coller et empêcher l’air de circuler.
Lombricomposteur :
Contrairement au compost classique, il ne faut pas brasser le lombricompost, car les vers
travaillent eux-mêmes à l’aération.
Éviter de tasser les déchets pour laisser circuler l’air.
Si une couche compacte se forme, mélanger légèrement avec une fourchette ou ajouter du carton
déchiré pour favoriser l’aération.
L’humidité : trouver le bon équilibre pour un compost efficace
Un composteur doit conserver un taux d’humidité optimal : un composteur trop sec ralentirait la
décomposition, tandis qu’un composteur trop humide pourrait fermenter et sentir mauvais.
Composteur classique :
S’il est trop sec : ajouter des matières humides comme des épluchures ou un peu d’eau si nécessaire.
S’il est trop humide : incorporer des matières sèches (carton, feuilles mortes) et mélanger bien.
Tester l’humidité en pressant une poignée de compost : cette dernière doit être légèrement humide,
comme une éponge essorée.
Lombricomposteur :
Les vers ont besoin d’un environnement humide mais pas détrempé.
Si le compost est trop sec, ajouter un peu d’eau ou des déchets humides.
S’il est trop humide, ajouter du carton, du papier journal ou des coquilles d’œuf broyées pour
absorber l’excès d’eau.
Vérifier régulièrement le bac de récupération du "thé de compost" et vider-le pour éviter l’excès
d’humidité.
L’équilibre des matières : bien doser les déchets
Un composteur efficace repose sur un bon équilibre entre matières vertes riches en azote et matières
brunes riches en carbone.
Composteur classique :
Matières vertes (humides, riches en azote) : épluchures, marc de café, restes de fruits et légumes,
tontes de gazon.
Matières brunes (sèches, riches en carbone) : feuilles mortes, papier, carton non imprimé, branches
broyées.
Ratio idéal : environ 2/3 de matières brunes pour 1/3 de matières vertes.
Lombricomposteur :
Idem, mais privilégie les déchets tendres et coupés en petits morceaux pour faciliter le travail des
vers.
Ajoute régulièrement du carton déchiré pour équilibrer l’humidité et aérer le compost.
Les matières à éviter : ce qui ne doit pas aller dans un composteur
Tous les déchets organiques ne sont pas bons pour le compostage. Certains peuvent attirer les nuisibles
ou ralentir la décomposition.
À éviter dans les deux systèmes :
Viande, poisson, produits laitiers (attirent les nuisibles).
Huiles et graisses (ralentissent la décomposition).
Plantes malades ou mauvaises herbes montées en graines (risque de contamination).
Déchets non biodégradables (plastique, métal, verre).
Spécificités du lombricomposteur :
Agrumes et ail en excès (acidifient le milieu).
Oignon et aliments trop épicés (les vers les digèrent mal).
Restes de pain ou de pâtes en trop grande quantité (fermentation rapide).
Nuisibles et mauvaises odeurs : comment les éviter ?
Un composteur bien entretenu ne doit ni sentir mauvais ni attirer des animaux ou insectes indésirables.
Composteur classique :
Éviter les restes de viande et de poisson.
Recouvrer toujours les déchets frais avec des matières sèches.
Utiliser un composteur fermé en cas de nuisibles.
Lombricomposteur :
Si une mauvaise odeur apparaît, réduiser la quantité de déchets et ajouter du carton.
Éviter l’excès d’humidité qui attire les moucherons.
Si des moucherons apparaissent, couvrer les déchets avec du papier journal.
Le temps de maturation : combien de temps avant un compost prêt ?
Le compost n’est pas utilisable immédiatement, il faut compter plusieurs mois, voir 1 an pour obtenir un
compost mûr.
Composteur classique :
Entre 6 mois et 1 an pour obtenir un compost mûr.
Un compost mûr doit être homogène, sombre, friable et avoir une odeur agréable de terre forestière.
Les déchets d’origine ne sont plus reconnaissables (sauf quelques morceaux de coquilles ou noyaux).
Lombricomposteur :
Environ 3 à 6 mois avant la première récolte de lombricompost.
Le lombricompost est prêt quand il est fin, noir et sans restes reconnaissables.
Utilisation du compost et du lombricompost
Une fois prêt, le compost est un excellent fertilisant naturel.
Composteur classique :
Idéal pour le potager, les arbres fruitiers et les massifs.
À mélanger à la terre pour enrichir les sols.
Ne pas l'utiliser en trop grande quantité directement sur les jeunes plants car il peut être trop
riche et brûler les racines.
Lombricomposteur :
Plus riche en nutriments, il est parfait pour les plantes en pot et le terreau des semis.
Le thé de compost (jus récolté en bas du lombricomposteur) est un engrais liquide naturel. Il peut
être dilué à 10% dans l’eau d’arrosage.
Adapter l’entretien du composteur selon les saisons
Le compostage est un processus naturel qui varie en fonction des températures, du taux d’humidité et des
conditions climatiques. Pour maintenir un bon équilibre et éviter les problèmes (odeurs, nuisibles,
dessèchement, gel...), il est essentiel d’adapter l’entretien de son composteur tout au long de l’année.
1 - Printemps : relancer l’activité du compost
Avec la hausse des températures et l’humidité du printemps, l’activité des
micro-organismes et des vers reprend après l’hiver. C’est le moment idéal pour redonner un coup de boost
au composteur !
Composteur classique :
Brasser le compost pour bien l’aérer et réveiller l’activité bactérienne.
Vérifier l’humidité : après l’hiver, le compost peut être trop humide. Ajouter des matières sèches
(feuilles mortes, carton, paille) si nécessaire.
Reprendre l’apport de déchets verts progressivement pour éviter un excès de matière fraîche.
Lombricomposteur :
Surveiller les vers : Ils sortent de leur phase d’activité ralentie, donc recommencer à les nourrir
plus régulièrement.
Ajouter du carton pour éviter un excès d’humidité après l’hiver.
Vérifier les éventuelles fuites de "thé de compost" et vider le bac si besoin.
2 - Été : éviter la surchauffe et la sécheresse
Les températures élevées accélèrent la décomposition mais risquent aussi de dessécher le
compost, voire de tuer les vers dans un lombricomposteur exposé au soleil.
Composteur classique :
Surveiller l’humidité : arroser légèrement si le compost devient trop sec (mais sans excès !).
Protéger du soleil direct : Si possible, déplacer le composteur à l’ombre ou le couvrir avec une
bâche légère.
Éviter trop de déchets humides : Les épluchures en grande quantité peuvent fermenter rapidement et
dégager des odeurs.
Lombricomposteur :
Éviter la surchauffe : ne jamais laisser le lombricomposteur en plein soleil, car les vers meurent
au-delà de 30°C. Le placer dans un endroit frais (à l'ombre, cave, garage, intérieur ventilé).
Nourrir en plus petites quantités pour éviter la fermentation rapide.
Surveiller l’apparition de moucherons et ajouter du carton ou du papier sec pour absorber l’excès
d’humidité.
3 - Automne : préparer le compost pour l’hiver
La température baisse et les matières sèches (feuilles mortes, branches) deviennent plus
abondantes. C’est une période idéale pour équilibrer le compost.
Composteur classique :
Ajouter des matières sèches (feuilles mortes, broyat) pour équilibrer les déchets verts encore
présents.
Continuer à brasser pour éviter que le compost ne s’accumule en couches trop compactes.
Surveiller l’humidité après les pluies fréquentes : protéger le composteur avec un couvercle ou une
bâche si nécessaire.
Lombricomposteur :
Réduire légèrement la quantité de nourriture en prévision de l’hiver où les vers seront moins
actifs.
Ajouter plus de carton ou de matière sèche pour préparer un bon équilibre avant la période froide.
Placer le lombricomposteur dans un endroit plus abrité (garage, endroit protégé) pour éviter un
refroidissement trop brutal.
4 - Hiver : protéger du froid et maintenir l’activité
Le froid ralentit fortement la décomposition et peut même geler le compost ou tuer les
vers dans un lombricomposteur mal protégé.
Composteur classique :
Protéger du gel : ajouter une couverture isolante (paille, carton, tapis de chanvre) sur le compost.
Diminuer l’apport de déchets : En hiver, le processus est plus lent, donc ne pas surcharger en
matières fraîches.
Si possible, déplacer le composteur dans un coin plus abrité du jardin (contre un mur, sous un
arbre).
Lombricomposteur :
Le rentrer à l’intérieur si possible: idéalement dans une cave, un garage ou une pièce non chauffée
(entre 10 et 20°C).
Ajouter des matières isolantes (papier journal, carton) pour protéger les vers du froid.
Nourrir moins souvent mais en surveillant qu’ils aient assez de matière pour survivre sans excès
d’humidité.